Conclave des théoriciens algériens du terrorisme : que se trame-t-il à Istanbul ?
Par Houari A. – Des responsables du mouvement satellite du FIS, Rachad, se sont réunis à Istanbul pour discuter d’un plan visant à rallumer le feu du terrorisme islamiste en Algérie, croit savoir le journaliste algérien exilé à Londres Saïd Bensedira, qui se réfère à des sources fiables. Selon lui, des attentats terroristes ciblés seraient en préparation en Algérie et à l’étranger et lui-même serait dans le viseur. Saïd Bensedira révèle que, dans le sillage du «qui tue qui», les comploteurs veulent commettre des assassinats et les imputer aux services de sécurité algériens.
Le mouvement Rachad semble ainsi être passé à une vitesse supérieure dans son action subversive, en voulant recourir à l’action armée. Un de ses animateurs les plus zélés, Larbi Zitout, installé à Londres, a justifié le terrorisme islamiste durant la décennie noire, en affirmant que les terroristes étaient «en droit» de prendre les armes contre la «junte au pouvoir», qualifiant les terroristes de «résistants». Il a également estimé que le fait de prendre les armes «est une forme de légitime défense», incitant ainsi les jeunes Algériens à suivre le chemin de ses partenaires du FIS qui, au début des années 1990, appelaient, comme lui, à «se servir de la Kalachnikov». On connaît la suite.
De nombreux lanceurs d’alerte ont mis en garde contre le complot de Rachad, une organisation téléguidée à partir d’Ankara, de Doha et du Makhzen marocain. Ahmed Bensaada a dévoilé au grand jour les liaisons dangereuses de ce mouvement et ses sources de financement. Ce qui a valu à son éditeur à Alger d’être agressé physiquement. Plus récemment, Anouar Malek, un ancien sympathisant de cette mouvance, a démasqué Rachad et ses animateurs et a mis en garde contre les actions de «provocation» et d’«incitation à la violence» menées par cette nébuleuse en ce moment. L’ancien membre de la commission d’enquête de la Ligue arabe en Syrie a expliqué que le but de cette phalange est de pousser au pourrissement de la situation de sorte à provoquer des dérapages pour justifier la constitution de groupes armés. «Le mouvement Rachad profite de la situation chaotique en Libye pour, espère-t-il, obtenir des armes à partir de ce pays», a-t-il encore révélé.
H. A.
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