Les relations diplomatiques entre Alger et Madrid sont officiellement rétablies
Par Kamel M. – Le gouvernement espagnol a donné son agrément à la nomination d’Abdelfetah Daghmoum en qualité d’ambassadeur d’Algérie à Madrid. Cet agrément confirme l’information rapportée par notre site dans un précédent article, sur l’imminence du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. En effet, nous avions appris, de sources concordantes, le 2 novembre dernier, que l’Algérie et l’Espagne s’acheminaient vers un dégel de leurs relations, après que l’Algérie eut décidé de suspendre le Traité d’amitié, suite au revirement inattendu du gouvernement de Pedro Sanchez dans le dossier sahraoui. Selon nos sources, la désignation des ambassadeurs d’Algérie à Madrid et d’Espagne à Alger devait intervenir dans peu de temps.
Lors de la suspension de cet acte juridique liant les deux Etats, en juin 2022, une source diplomatique algérienne expliquait à Algeriepatriotique que la déclaration du président du gouvernement espagnol devant le Parlement, à l’époque, était la goutte qui avait fait déborder le vase. Ce dernier s’était, en effet, glorifié d’avoir vendu le Sahara Occidental à l’occupant marocain. Aussi l’Espagne de Pedro Sanchez n’était plus un partenaire crédible pour l’Algérie, estimait notre source, selon laquelle d’autres mesures allaient suivre.
L’Algérie avait décidé de procéder à la suspension «immédiate» du traité qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le royaume d’Espagne. «Les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarée accomplie par les Nations unies», avait déploré la présidence de la République, dans un communiqué.
«Ces mêmes autorités qui assument la responsabilité d’un revirement injustifiable de leur position depuis les annonces du 18 mars 2022 par lesquelles le gouvernement espagnol actuel a apporté son plein soutien à la formule illégale et illégitime de l’autonomie interne préconisée par la puissance occupante s’emploient à promouvoir un fait accompli colonial en usant d’arguments fallacieux», avait ajouté le communiqué.
«Cette attitude du gouvernement espagnol s’inscrit en violation de la légalité internationale que lui impose son statut de puissance administrante et aux efforts des Nations unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général et contribuent directement à la dégradation de la situation au Sahara Occidental et dans la région», avait poursuivi la présidence de la République.
«En conséquence, l’Algérie a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le royaume d’Espagne et qui encadrait jusqu’ici le développement des relations entre les deux pays», avait conclu la présidence de la République, dans son communiqué.
Selon des sources proches du dossier, le climat était devenu propice à une reprise normale des relations entre les deux pays, d’autant que Pedro Sanchez, qui a été reconduit dans ses fonctions malgré la défaite de son parti aux législatives, a exprimé le soutien de son pays à la légalité internationale, dans un discours prononcé devant l’Assemblée générale de l’ONU. Son appui irréfléchi à la thèse de l’autonomie marocaine lui a valu une opposition farouche, y compris dans son propre camp, et a causé la défaite de sa formation politique aux dernières élections.
Il y a quelques jours, Pedro Sanchez a affirmé que son pays allait œuvrer dans le sens d’une reconnaissance de l’Etat de Palestine.
K. M.
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