«Marocanité» du Sahara Occidental : comment Sanchez a dupé Mohammed VI
Par Kamel M. – Finalement, la prétendue reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental par le gouvernement espagnol ne tient qu’à un morceau de papier que ce dernier a fait parvenir au roi du Maroc dans le secret le plus total. Pedro Sanchez n’aurait d’ailleurs jamais rendu publique sa missive si celle-ci n’avait pas été fuitée par le régime marocain via le très influent journal espagnol El-Pais. Dans les cercles officiels espagnols, la position de Madrid sur cette question n’a pas bougé d’un iota, puisque l’Espagne continue d’adopter la carte géographique distinguant clairement le Maroc de la République sahraouie.
«Le Bureau d’information diplomatique du ministère des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération met à la disposition des professionnels des médias et du grand public cette fiche pays», lit-on dans une présentation du Maroc par le ministère espagnol des Affaires étrangères, illustrée par une carte où on voit clairement le trait désignant la frontière internationalement reconnue entre le royaume et la RASD. Le Makhzen, dont les dirigeants en déconfiture diplomatique totale pérorent du matin au soir sur les succès engrangés par rapport au plan d’autonomie qu’il veut vainement imposer à la communauté internationale, se cache derrière des déclarations sorties de leur contexte et des ouvertures factices de consulats à Dakhla.
En effet, tous les responsables politiques des pays qui affirment soutenir le plan d’autonomie adjoignent à leur propos l’inévitable appui aux efforts des Nations unies et à l’envoyé spécial de son secrétaire général au Sahara Occidental pour un règlement de la crise conformément au droit international et prônent une solution qui doit être acceptée par les deux parties au conflit.
Le Makhzen souffre de ce que ses alliés supposés – Espagne, France, Israël, etc. – refusent de caviarder cette fameuse ligne droite que la puissance occupante marocaine peine à faire disparaître de l’Atlas géographique mondial. Même la France, qui a officiellement déclaré son adhésion au plan marocain, fait montre d’une extrême prudence, la décision unilatérale d’un Emmanuel Macron dont la gouvernance est contestée n’ayant été suivie d’aucun effet concret sur le terrain. L’envoi par ce dernier de sa conseillère à Alger au lendemain de la réélection du président Tebboune est un signe qui ne trompe pas : l’Elysée cherche à rectifier le tir à cause des dégâts irrémédiables que cette démarche hasardeuse pourrait causer à la France.
K. M.
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