Histoire : Ould Kablia défend Abane et contredit Kafi

La dernière sortie médiatique du président de l'Association des anciens du ministère de l'Armement et des liaisons générales (MALG), Dahou Ould Kablia, également ministre de l’Intérieur, risque de déplaire à certaines figures historiques encore en vie dont Ali Kafi. Cet ancien «malgache» a en effet rejeté catégoriquement les accusations selon lesquelles Abane Ramdane, figure emblématique de la Révolution, aurait essayé de négocier secrètement avec le colonisateur. «Le défunt Abane Ramdhane n'a jamais cherché un quelconque arrangement avec le gouvernement français à l'insu des instances de la Révolution, tel qu'il a été suggéré par le colonel Ali Kafi dans ses mémoires, et tout récemment par le colonel Ammar Benaouda», a attesté Ould Kablia lors d'une conférence sur les Accords d'Evian, animée aujourd’hui au siège du ministère des Affaires étrangères à Alger. Ould Kablia a souligné, à ce sujet, qu'Abane Ramdhane avait rencontré, pour la première fois, deux émissaires de Pierre Mendès France, dont l'avocat René Stibbe à qui il avait expliqué que le Front de libération nationale (FLN) ne pouvait négocier avec le gouvernement français qu'à travers une délégation officielle française et une délégation algérienne dans laquelle devraient figurer des responsables de l'intérieur et de l'extérieur. Pour étayer ses propos, Ould Kablia est allé jusqu’à faire une rétrospective des rencontres et négociations entre les deux parties, depuis la rencontre d'Abane Ramdhane avec les émissaires de Pierre Mendès France jusqu'aux négociations d'Evian. C’est Abane, a-t-il insisté, qui avait mis des préalables pour toute négociation avec le gouvernement français, à savoir la reconnaissance du FLN en tant qu'unique représentant du peuple algérien et le droit des Algériens à l'autodétermination et l'indépendance. Le ministre de l’Intérieur a mis en valeur dans ce sillage le parcours «exceptionnel» de Abane Ramdane durant la Révolution, rappelant qu’il était l’artisan du contenu politique de la Charte de la Soummam du 20 août 1956. Ould Kablia corrige ainsi les détracteurs de ce héros de la Révolution, assassiné par ses frères d’armes à Tétouan, en décembre 1957, à leur tête Ali Kafi qui a écrit un livre pamphlet contre Abane. Les langues commencent à se délier.
Sofiane B.
 

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