Dominique Strauss-Kahn facture 75 000 euros pour 45 minutes de bla-bla à Alger
Par Abdelkader S. – Les journalistes de l’émission «Cash Investigation» de France 2 ont piégé l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) à qui ils ont fait croire qu’ils représentaient un organisme algérien qui voulait s’offrir les «lumières» du satyre du Sofitel. La demande sera suivie d’une facture pro-forma salée de l’ancien ministre «socialiste» français qui a laissé pantois les investigateurs de la chaîne publique française.
Dominique Strauss-Kahn a exigé 75 000 euros pour une intervention de trois quarts d’heure. Une exigence assortie de deux lubies : voyager en première classe à bord d’une compagnie que lui désignera et descendre dans une suite dans un hôtel de son choix. Soit quarante-cinq minutes de baratin contre l’équivalent de douze millions de dinars – au taux officiel. L’enquête fouillée des collaborateurs d’Elise Lucet a révélé le monde hédonique de ces socialistes français habités par le vice et la luxure. Dominique Strauss-Kahn en est le parangon par excellence. On apprend, d’ailleurs, que l’ex-époux de l’égérie du paysage audiovisuel français, Anne Saint-Clair, a touché la coquette somme de 65 000 euros pour une prestation similaire – vraie, celle-ci – en Tunisie. Qui l’a invité ? Qui a payé ? Les contribuables tunisiens, accablés par la crise, devraient s’en inquiéter. En Ukraine, le montant du prêche économique du prêtre de la finance mondiale a coûté 100 000 euros, ont découvert les journalistes de France 2.
Dans le documentaire qui vous hérisse le poil, les enquêteurs ont traqué le fraudeur jusqu’à Casablanca, au Maroc, et à Dubaï, aux Emirats arabes unis, où l’ancien haut fonctionnaire international a posé ses valises pour y fructifier son argent via une société dénommée Parnasse qui lui a permis de flouer le fisc français auquel il doit plus de six millions d’euros. Mais Dominique Strauss-Kahn ne s’est pas arrêté là. Profitant du caractère délétère du régime monarchique prédateur marocain, il a réussi à pomper un peu plus de deux millions d’euros en tant qu’architecte de la Casablanca Finance City (CFC), censée être une place financière «engagée pour l’avenir du continent» ; en réalité, une «oasis» fiscale créée pour attirer les fortunes françaises qui répugnent à payer l’impôt sur leur indécente fortune en France.
Un avocat, associé du président de la commission des finances du Parlement français entre 1988 et 1991, interrogé par la journaliste de France 2, s’est mordu la lèvre inférieure jusqu’à se faire mal quand celle-ci lui a révélé la facture établie par son cabinet pour la mise en place de la CFC qui lui a rapporté la moitié de la somme payée par les Marocains, soit un million d’euros. «Ce n’est pas l’objet de l’interview !» a-t-il répété à tue-tête, les yeux écarquillés. Pierre Moscovici, sourire malicieux mais tout de même aussi impliqué, a tenté de se démarquer de son ancien «maître à penser» dont il dit que leurs chemins se sont séparés. L’ancien commissaire européen à la fiscalité et à la lutte antifraude a eu pour seule évasive réponse de s’enorgueillir d’avoir placé le Maroc sur liste grise, histoire d’éloigner toute accusation de complicité avec son camarade du Parti socialiste.
Le reportage de «Cash Investigation» a le mérite, en tout cas, de confirmer que le Maroc est la prostituée économique des ploutocrates français qui n’y font pas qu’assouvir leur libido, mais également rafler l’argent des Marocains réduits à troquer leur dignité contre la servitude à un khan fleur de macadam.
A. S.
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